dimanche 20 janvier 2008

Bobby Fischer est mort !


Ironie du sort, le premier professionnel des échecs, obsédé par ce jeu au point d'y consacrer toute son énergie et de se mettre au ban de la société américaine, s'est éteint vendredi en Islande à l'âge de 64 ans.

Le voici en 1970, lors du célèbre match qui l'opposa à Spassky et qui le consacra champion du monde.

Je ne peux m'empêcher de repenser à ce film, Searching for Bobby Fischer, que j'ai vu il y a de nombreuses années, alors que je participais encore à ces tournois d'échecs "jeunes" avec l'ambition de prouver à tous que je pouvais gagner, dès lors que les règles étaient inébranlables. Gagner à la régulière contre tous ceux qui m'intimidaient, ceux que je n'osais considérer en égal, ceux qui tentaient d'impressionner l'enfant que j'étais et de s'imposer à la classe comme le leader, le détenteur du juste et du bien. Ceux à qui je donnais tort sur l'échiquier, le plus calmement du monde.

Comme le héros du film, j'aimais l'idée que les soixante-quatre cases ne disaient que la vérité, ne maquillaient rien, même en blitz, o le bluff et l'intimidation restent des armes de premier choix.

Mais Bobby Fischer, ne fût jamais un héros ou un modèle à mes yeux ; il en va de même pour ce personnage de Zweig, dans Le joueur d'échecs, dont j'ai oublié le nom. Je préférais la discipline de fer et la ténacité d'un Gary Kasparov, ou passe encore la froide rigueur d'un Anatoli Karpov, aux frasques capricieuses d'un génie, si original soit-il. Rendons hommage, lecteur, à un homme hors du commun, mais n'en faisons pas pour autant un martyr.

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