dimanche 20 janvier 2008

Le cauchemar de Darwin

Voilà un film qui fait réfléchir. Je viens de le regarder. Quel choc !

Quel contraste, honteux, scandaleux, insupportable, quel sentiment d'injustice, quelle lassitude !
Moi qui ce matin encore me plaignait de ne pas exister. Moi qui pas plus tard que hier soir débatait en toute politesse et en toute innocence de l'importance de la redistribution des richesses en France, défendant de tout mon coeur l'imposition raisonnée, pourvu qu'elle ne viole pas le droit d'un homme ou d'une femme à faire bénéficier sa descendance des savoirs et des conditions matérielles de sa famille ! "La famille est le noyau premier, indivisible et indispensable de toute société", m'évertuais-je à démontrer, entre le troisième et le quatrième plat d'un copieux repas dans un de ces restaurants "nouveaux riches" horriblement surchargés en manières et en fausses politesses... Quelle vanité !


Voilà l'affiche du film. Anodin ? Métaphorique ? ou pire, politique et démagogue, me diras-tu, cher lecteur généreux et soucieux de ton prochain, las des récis-catastrophes montés en épingle de notre journal télévisé national ?

Simple, direct, vrai.
Le poisson ? La perche du Nil - Lates Niloticus, de son petit nom, charmante espèce invasive qui, en quelques dizaines d'années, a exterminé quelques 200 espèces indigènes du Lac Victoria pour réduire à pas grand-chose l'écosystème du lac, devenant au passage la principale exportation de la Tanzanie en direction de nos assiettes d'européens humanistes.
Sa carcasse ? Séchée, puis cuisinée dans l'huile et bouillie (le procédé dégradant au passage singulièrement la santé des pauvres bougres chargés de le conduire... ah non, ce n'est pas ça l'information importante pour l'U.E., messieurs-dames, puisque les usines de conditionnement pour l'export, elles, sont au top niveau !), c'est la principale source d'alimentation des villages entourant le lac.
Le fusil ? voilà enfin une source stable de revenu, pour les compagnies aériennes russes affrétées pour le transport du poisson ! L'aéroport de Mwanza, plaque tournante du commerce de la région, est soupçonné de servir de point d'entrer pour le trafic d'armes avec les pays voisins (Angola, Ouganda).

Ma réaction face à ce film (qui n'est pas un documentaire, notons-le bien) est violente, excessive. Comme pour toute oeuvre de ce type, des contre-enquêtes remettent en cause la pertinence de certaines interprétations et soulignent le biais introduit par l'orientation politique du cinéaste (alter-mondialiste). C'est leur devoir. Le mien est de réagir, de m'informer, de t'informer aussi, toi, lecteur, si tu es passé à côté de ce morceau de notre humanité, ce morceau de nous.

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